Le regard se posant sur les futiles decorations princières l’entourant, elle marchait, amorphe de part son regard dénué de vie, les cheveux caressant ses épaules unes. Ses pieds se posaient à peine sur le sol froid et sa demarche harmonieuse traduisait son appurtenance aux lieux qu’elle connaissait trop bien pour s’y sentir étrangère. Le soufflé régulier, les mains tapotant en rythme sur l’écran de son nouveau bijou technologique, elle se déplaçait, reine de son fief. L’endroit était habité, comme toujours, part ses centaines de travailleurs au temps limité. On entendant dans les cuisines les cuivres se heurter et dans les couloirs les femmes de chambre claquer leurs sandales.
Miku n’entendait rien. Juste son coeur tremblant.
Puis elle vu la silhouette, en levant les yeux un instant, captant un regard lointain qui habitait à lui seul la place entière. Et soudain, Miku n’était plus seule, elle et le château était habités par une douce chaleur. Elle rangea dans ses bas le portable encore chaud et vibrant et se précipita pour enlacer son frère. Toujours trop occupé, elle ne l’avait pas vu depuis plus d’une semaine alors qu’ils vivaient dans le meme chateau. Fallait-il préciser que Miku avait cette propension à fuir les lieux jusqu’au petit matin sans que l’on ne se rend compte des faits?
Tous ses soucis tombèrent à ses pieds. Elle les foula avec tant de force qu’ils semblèrent dispqraître son son poids. Et dans l’étreinte elle s’éternisa, dans les bras de celui qu’elle aimait d’une force anormale. Et son coeur s’enflammait car la gamine se sentait aimée en retour, pour une fois, pour toujours. “Temu!”

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L'immensité du palais n'avait jamais été aussi remarquable qu'aujourd'hui. Il observait, là, assis au bord d'une fenêtre, toute la vue sur l'île qui s'offrait à lui. C'était magnifique. Il imaginait les habitant vaquer à leurs occupations respectives. Et lui, que devait-il faire ? Il se préparait à monter un jour sur le trône. Il guettait chaque respiration et battement de coeur de sa grand-mère. Il espérait, du plus profond de son être, qu'elle ne passe pas trop vite l'arme à gauche. Il ne se sentait pas encore prêt à endosser de si lourdes responsabilités, qui, honnêtement, le terrifiaient. C'était une bien trop grande mission qui reposait sur ses épaules, comme une épée de Damoclès au fil aussi fin qu'un cheveu. Il ne suffisait que d'un rien pour que tout s'écroule. Pour que son monde s'écroule, et qu'il change à tout jamais.

Il se leva, quitta la fenêtre à laquelle il rêvassait depuis trop longtemps. Pieds nus, il parcourait les immenses couloirs du palais. Pour aller où ? Il ne le savait pas lui-même. Présentement, il se considérait comme un lion en cage. Il avait envie de sortir, de côtoyer du monde et non les domestiques et ouvriers qu'il croisait à longueur de journée ici. Oui, il avait envie de n'être qu'un homme parmi tant d'autres dans cette vie déguisée. Il avait soif de banalité, il avait soif de liberté. Et il errait, sa veste de kimono en satin flottant derrière son passage et accentuant sa prestance quasi mystique autour de lui. Il fascinait. Il faisait peur. Il n'était pas humain.

Et puis soudain, au détour d'un embranchement entre deux couloirs, les pas accélérés d'une personne qu'il ne connaissait que trop bien retinrent son attention, et sans avoir le temps de poser ses deux prunelles sur le visage blême de la personne, il se sentit happé dans une étreinte qu'il avait l'habitude d'offrir. Automatiquement, il se détendit et enlaça sa jeune soeur, ce même brin de femme qui savait lui donner un sens à sa vie et se détacher un minimum de son devoir d'héritier. « Miku. » déclara-t-il calmement, posant son menton sur le sommet de son crâne. Sa main passa dans ses cheveux sombres, dessinant la courbe élancée de son dos. Que faisait-elle ici à une heure aussi tôt de la journée ? Le soleil venait à peine de se lever... « Il faut que tu retournes te coucher. Tu as des cernes. »

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