Fortune telling money
boutique babioles & talismans ; arrière de boutique
Affalé au comptoir de la boutique, parfois appelé pour se rendre dans un rayon et réprimander un client qui tentait de dérober un objet souvenir, Anzai était dans l'un de ses jours où il s'ennuyait ferme. Rien ne retenait son attention suffisamment de temps pour l'occuper et voir tous ces étrangers se presser entre les quatre murs étouffants de l'établissement ne le satisfaisait pas. Alors il quitta le comptoir pour partir s'appuyer contre l'entrée, masse nonchalante qu'il pouvait parfois être.
Il sortit un paquet de cigarettes de la poche arrière de son pantalon, regardant par-dessus son épaule pour vérifier que son patron n'était pas dans le coin. Non pas parce qu'il ne voulait pas le voir fumer sur son lieu de travail, mais parce qu'il avait arrêté de fumer quelques semaines plus tôt. Anzai, lui, savait que s'il devait crever de quelque chose ce serait d'un cancer du poumon. Si ce n'est des deux. Ces barrettes de nicotine finiraient par avoir raison de lui.
Les yeux tournés vers la grande place de la ville qui s'étendait devant lui, il ne put s'empêcher de constater encore une fois que la population de l'île devenait de plus en plus grandissante. Et ce n'était que le début, il prétendait l'avoir vu dans ses visions. Il soupira, tira une nouvelle latte, relâcha la fumée. Il salua un couple d'étrangers, sans doute venu d'un de ces pays de l'occident, et repartit dans sa contemplation de la vie grouillante ici.
Après une seconde cigarette, il se décida à retourner dans la boutique pour finalement renseigner le couple qu'il avait vu entrer un moment plus tôt. Ils recherchaient une carte de l'île. Cela lui déclencha un sourire commercial tandis qu'il fouillait dans un bac pour leur tendre le morceau de papier tant convoité. Cinq minutes plus tard, ils les accompagnaient à la caisse avec deux badges, un magnet, un verre mesureur et un cendrier en plus de leur carte. Remercié, Anzai s'étala de nouveau sur le comptoir en les regardant s'éloigner, jouant avec une montre flambant neuve entre ses doigts. Monsieur risquerait de manquer d'heure.
Il la fourragea dans sa poche avant de redresser le visage pour se trouver nez-à-nez avec un nouveau client.
«
Je peux vous renseigner ? » fit-il, sourcil relevé.